Suite de l'article d'André Larger paru dans l'Est Républicain il y a quelques années.
En 1914, la guerre est survenue, qui a mis fin à toutes les fêtes d'aviation. Qu'êtes-vous devenu?
J'ai été incorporé au 2e groupe d'aviation à Reims, essentiellement pour des missions de reconnaissance et de transport ou recupération d'agents spéciaux derrière les lignes ennemies. pour les états-majors, l'aviation de l'époque était vue comme constituant les yeux de l'armée sur la ligne de front? Ça ne m'a pas empêché de remporter mes deux premières victoires le 2 février 1915. Quelques mois plus tard, en avril, j'ai été affecté à l'escadrille de chasse MS 49 à Belfort.
La chasse, c'est ce que vous désiriez?
Bien évidemment, car c'est dans cette arme que les qualités d'un pilote peuvent le mieux s'exprimer. Fin juillet, j'avais six victoires à mon actif.
Et quelques semaines à vivre seulement !
J'avais frôlé la mort tant de fois déjà que je n'y songeais même plus. Le 31 août, lorsque j'ai aperçu un appareil allemand en mission photographique au-dessus de Belfort, je n'ai pas hésité un seul instant.
J'ai bondi dans mon appareil, un Nieuport XI, très performant, et en peu de temps, je suis rrivé à sa hauteur. Notre duel a commencé. il était meilleur ce jour-là, il m'a eu; Il fallait un vaincu, ce fut moi.
Votre adversaire est revenu quelques jours plus tard au dessus de Petit-Croix, là où vous vous êtes écrasé, et a jeté une couronne de lauriers, avec ces mots en allemand : "A l'aviateur Pégoud. mort en combattant pour sa Patrie. Hommage d'un adversaire".
c'était cela, les pilotes de ce temps. Des hommes courageux, chevaleresques. J'aurais tant voulu consacrer ma vie à l'aviation. je ne lui ai donné que deux ans et demi, mais quelles années ! Ma brève existence de pilote n'a pas été inutile, j'ai ouvert des voies dont d'autres ont bénéficié. Je me souviens d'avoir dit un jour à Blériot, avant une tentative : "S je meurs, ça fera qu'un aviateur de moins. Si je réussis, que d'existences précieuses conservées à l'aviation". Toute ma courte existence d'aviateur tient en ces deux phrases.
Fin
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